Coincée?
Aujourd'hui je repense en souriant à ces moments de l'adolesence, où je me sentais mal à l'aise face à mes camarades de classe, simplement parce que je complexais de ne pas avoir embrassé un garçon.
Je me souviens qu'au lendemain de ma première rencontre avec un jeune homme grâce à Internet, je n'ai pu m'empêcher de raconter mon rendez vous gâlant à ma meilleure amie. "Nous nous sommes promenés dans le jardin du Luxembourg, puis il m'a invité au resto..." c'était la première fois que j'allais dans un restaurant Japonais, la première fois que j'allais seule sur Paris d'ailleurs, profitant de l'absence de mes parents pour le week-end! Seulement notre conversation fut entendue par un de nos camarades de classe, qui ne tarda pas à en informer toute sa bande d'amis, ce qui quelques heures plus tard me valu quelques interrogations de la part d'une fille: "Dis moi, alors, comme ça il parait que tu as un copain, c'est vrai?"
Je trouvais la question déplacée, car ce n'était pas une amie, pas une personne en tout cas avec qui j'avais envie de partager mes petites histoires, et voilà que d'un coup comme ça, elle venait s'imisser dans mon intimité avec cette question, qui sous entendait bien autre chose, car je savais bien qu'en réalité la question qu'elle aurait bien aimé posé c'est plutôt "Alors? ça y'est un garçon a osé t'embrasser?" Comme si c'était écrit sur mon front que je n'avais encore jamais embrassé un garçon! Je lui répondit avec honnêteté "J'ai juste fait une rencontre, rien de plus", la confortant dans son idée, voyant déjà son voisin de table en rire.
Je n'ai pas eu pour habitude d'être complexée par tout ça, en tout cas plus à 17 ans, je me disais que si ça n'était pas encore arrivé, c'était tout simplement parce que je n'avais pas encore rencontré la bonne personne. Mais j'avoue que ce jour là, je fus déçue du comportement de mes camarades, et vexée de passer pour la fille coincée du lycée. Mais intérieurement je me disais "riez bien, riez bien, en attendant vous êtes loin de savoir qui je suis réellement, et vous êtes loin de soupçonner mon petit côté coquin!"
Les années ont passé, depuis le lycée, et je n'ai jamais revu ces personnes, mais des fois, je me dis que ces moqueurs pourraient peut être un jour lire ces lignes et se rendre compte que le plus important, n'est pas de courir, mais de partir à point!