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Ame Libertine
27 avril 2010

Mon père ce héros

Quelques jours avant mon départ, mes parents sont rentrés de vacances pour m'accompagner dans mes derniers préparatifs et m'emmener à l'aéroport. Jusqu'au dernier moment, je suis restée suspendue au téléphone avec W. Mes parents étant à la maison, je fus dans l'obligation de trouver un moyen de débrancher le téléphone dans leur chambre, puis d'attendre qu'ils soient couchés pour demander à mon petit asiatique de m'appeler alors que j'étais au rez de chaussée. Grâce au forfait Millenium, il ne payait pas le téléphone entre 20h et 8h du matin, nous sommes donc restés ensemble jusqu'au petit matin du jour de mon départ.

Un contre temps m'obligea à régler un détail administratif quelques heures à peine avant de partir à l'autre bout du monde. Ce fut l'occasion de me retrouver seule dans la voiture avec mon père. Pendant le trajet, il engagea la conversation. Il n'était pas dupe, et se doutait qu'il s'était passé quelque chose en son absence: "Alors, tu as rencontré quelqu'un?" "Oui" osais je lui répondre. C'était la première fois que je révélais fréquenter quelqu'un. Je lui ai souris, mais je n'ai rien ajouté. Il aurait pu me questionner davantage, je crois qu'un père est toujours curieux en pareil situation, mais il ne l'a pas fait. Il s'est contenté de ma brève réponse et de mon sourire.

Je crois qu'il était content pour moi et tenait à respecter mon intimité. Il ne m'a rien dit, mais je suis persuadé qu'il est rendu compte à ce moment là que je n'étais plus une petite fille. Oui, je suis persuadée qu'il a senti, qu'il a compris que j'avais été dans les bras d'un autre homme. Je dois le remercier de ne pas avoir posé plus de questions.

Quelques heures plus tard, je quittais ma vie et tout ce que j'avais connu jusque là, j'abandonnais les miens pour l'inconnu. La grande aventure. J'ai serré fort mon père dans les bras et je lui ai dit "je t'aime". Je crois que c'était la première fois. J'ignorais alors, que 9 mois plus tard, un message sur le répondeur m'apprendrais brutalement que jamais plus je ne reverrai mon papa.

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24 avril 2010

Séparation

Vint le moment tant redouté de la séparation. Nous étions sur le quai du métro, et devions prendre des chemins opposés. W. me redonna mon manteau, qu'il avait jusque là porté dans son sac à dos. Lui qui était d'habitude si loquace était bien silencieux depuis la sortie du cinéma. Aucun de nous deux n'arrivait à trouver les mots. De toute façon qu'y avait-il à dire? C'était pour moi quelque part étrange de tenir la main de quelqu'un en sachant que nous allons nous séparer et que nous ne nous reverrions peut être plus.

J'avais accepté de le voir une dernière fois avant de partir et je pensais qu'il ne se passerait rien de physique entre nous, que la séparation inéluctable qui nous attendait se reflèterait dans notre comportement. Je croyais que nous n'avions aucune raison de nous prendre la main, de nous toucher, puisque ce n'était pas notre destiné d'être un couple. De toute façon j'étais française, il était asiatique, et tôt ou tard ça aurait soulever d'autres questions.

Finalement il s'est passé le contraire de ce que j'avais imaginé. Oui, j'ai été capable de l'embrasser, de lui tenir la main, alors que je savais que la relation n'allait pas durer. Oui, j'ai accepté d'aller plus loin, de faire l'amour avec lui, dans ce cinéma, une dernière fois, alors que la cette histoire allait avorter. Je ne m'aurai pas cru capable d'agir ainsi, je me croyais entière, et pensais qu'il ne pouvait se passer quelque chose de physique que si l'intention était de vivre une vraie relation de couple avec des perspectives dans la durée.

Seulement nous ignorions l'avenir, et ne pouvions que subir cet éloignement. Que se passera-t-il dans 10 mois lorsque je reviendrais en France? Est ce que nous nous reverrons? Est ce que nous vivrons une relation à la hauteur de ce que nous avions chacun envie de vivre? Je sentais que derrière ce silence il y avait des regrets, je sentais qu'il aurait aimé que l'on puisse prendre le temps de se connaître, de vivre une vraie relation.

Je percevais sa frustration de ne pouvoir ni profiter de cette relation, ni de faire des promesses. Cet au revoir sur le quai du métro ressemblait à un adieu forcé. Il en avait gros sur le cœur, moi aussi. Mais intérieurement, sans lui dire, j'avais la conviction que les choses ne pouvait s'arrêter là. Je savais qu'avec ce que nous venions de vivre il était inéluctable qu'un jour nous nous recontactions.

Ame Libertine
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